dimanche 8 octobre 2017

Entretien radio

Entretien avec Marc Mangin, réalisé par Mélanie Croubalian dans le cadre de l'émission Entre nous soit dit, diffusée par la première chaine de la Radio Télévision Suisse (vendredi 6 octobre 2017).


mercredi 4 octobre 2017

mardi 8 août 2017

Le point de vue de Guillaume Duclouet

Marc Mangin est journaliste depuis plusieurs décennies. Il a parcouru maintes contrées, ce dont il nous fait part à travers de nombreuses références à la masculinité dans des cultures très différentes de la nôtre (asiatique en particulier). Mais Marc Mangin est aussi et surtout un père mélancolique, désabusé, voire désenchanté. Ce manifeste s'avère difficilement classable, recueil de pensées diverses et variées (certes stimulantes), plus qu'un essai construit et structuré autour des multiples facettes de la notion de paternité. C'est ce qui en fait sa force, mais en constitue aussi sa limite.

En effet, l'auteur témoigne très vite de s'exprimer au nom de ces pères brimés par le système, rejetés par la société et se trouvant dès lors déclassés au sein d'un monde qu'ils ne comprennent plus et dont ils sont devenus les pestiférés. L'auteur en a gros sur la patate, cela transpire à travers ses pages, même s'il se révèle finalement objectif et soucieux de se référer à des sources vérifiées. Il est évident que ce livre constitue une véritable catharsis pour son auteur, dont le père, militaire, a disparu très jeune en mission, et qui a été confronté au système judiciaire dans le cadre de son divorce. Malmené par un système quasi-matriarcal, ce que l'auteur démontre justement en s'appuyant sur de nombreuses enquêtes statistiques ou sociales (il cite nombre d'ouvrages de psychologues), tout comme le sont de plus en plus de pères en instance de divorce, Marc Mangin s'est plongé dans une intense réflexion sur ce que signifie la paternité.

Le point fort du livre réside dans la fluidité de sa lecture, agréable et facile, malgré les sujets souvent bouleversants qui y sont évoqués. Comme indiqué, l'auteur s'est bien documenté, tant dans la littérature qu'au cinéma, et naturellement auprès de sources expertes que sont psychologues et magistrats. La mention d'Albert Camus s'avère particulièrement touchante. Cependant, et c'est ici que le bât blesse, j'estime que l'auteur aurait dû davantage structurer sa démonstration afin de l'organiser par thèmes, ce qui aurait pu en faire un ouvrage de référence sur la question. Ce n'était toutefois peut-être pas l'intention de l'auteur. A certains moments, l'on ne comprend pas très bien où veut en venir l'auteur, qui égrène quantité de faits et de réflexions, entremêlés sans logique définie. Cette absence de rigueur dans la construction de l'essai dessert la thèse que tient à défendre son auteur. Ainsi, autant aborder la notion de transhumanisme pouvait-il se révéler pertinent, autant les quelques critiques du libéralisme économique ne sont pas réellement reliées au sujet principal. Mais peut-être était-ce davantage le travail de l'éditeur...

Malgré ses limites, cet ouvrage demeure de bonne facture et fort intéressant. Traitant d'un sujet trop peu abordé, par les hommes EUX-MÊMES, il permettra à ceux-ci d'y trouver un réconfort certain dans les mots de ce père blessé mais digne, et permettra peut-être de créer cette solidarité masculine qui, sans aucun doute, constituera le socle d'un combat renouvelé pour faire reconnaître l'importance de la paternité dans le développement psychologique et émotionnel des enfants. Et, de là, les hommes pourront de nouveau s'épanouir dans une société qui favorisera leur épanouissement auprès de leurs enfants.
Chronique publiée le 5 août 2017 sur AMAZON!

mercredi 19 juillet 2017

La domination, une histoire de neurones

La domination est-elle une caractéristique du mâle ?
Depuis quelques jours, nous pouvons en douter. Une équipe de chercheurs chinois* affiliés à la Zhejiang University of Science and Technology a publié mi-juillet les conclusions de travaux qui font apparaître que les ressorts de la domination ne sont pas une question de testostérone, mais de neurones. Ils en font la démonstration en intervenant dans une zone particulière du cortex d'une souris pour transformer un mâle dominé en mâle dominant.
La propension de certaines femmes et certains hommes à dominer n'a donc rien à voir avec leur genre…


Le résumé original ICI (en anglais)
L'article du Monde (payant)
L'article sur neurosciencenews.com (en anglais)


Les auteurs et leur unité de recherche


jeudi 13 juillet 2017

La transmission transgénérationnelle

Nous ne sommes pas simplement les enfants de nos parents ; nous sommes tout autant les petits enfants de nos grands-parents et les arrières petits-enfants de nos arrières grands-parents… Nous sommes les passeurs d'une histoire qui ne nous appartient pas. Nous nous inscrivons dans une filiation biologique transgénérationnelle. Oui, nous appartenons à l'histoire et il est d'ailleurs intéressant de s'interroger sur les raisons qui poussent les sociétés occidentales à privilégier l'instant présent.
Couper l'homme de ses "racines", l'isoler est le meilleur moyen de le dominer.

Voici la conférence donnée par Isabelle Mansuy – neurogénéticienne à l'université de Zürich et à l'école polytechnique fédérale de Zürich – dans le cadre du cycle "Traces de vies" donné à la Cité des sciences et de l'industrie en novembre et décembre 2014.


Un résumé des travaux d'Isabelle Mansuy

mardi 4 juillet 2017

L'adoption ne règle pas le problème de l'abandon

Très beau sujet (en anglais) sur la quête de ses racines par un enfant abandonné, trente ans plus tôt…
Un thème longuement abordé dans l'ouvrage Au nom des pères

Un résumé sous-titré sur Facebook :
https://www.facebook.com/kapusomojessicasoho/videos/10154922026076026/
 
 
PART 2
PART 3

lundi 3 juillet 2017

Les trafics d'enfants de la France de 1960 à 1980

Le chiffre généralement admis est de 1.600, mais l'on en recense déjà plus de 2.150 de ces petits Réunionnais arrachés à leur île et à leur famille pour repeupler les zones rurales en voie de désertification, dans les années 1960 et 1970.
Une politique tout à fait officielle de l’État, mise en place par Michel Debré, député de la Réunion (puis ministre de Tout sous de Gaulle et Pompidou) et maire d'Amboise (qui n'est pas le chef-lieu de la Réunion), avec la complicité de la Direction départementale de l'aide sanitaire et sociale (DDASS), l'ancêtre de l'Aide sociale à l'enfance (ASE).
On les appelait "les enfants de la Creuse" parce qu'ils transitaient par ce département avant d'être dispatchés, comme les juifs transitaient par Drancy pendant la Seconde Guerre mondiale avant de prendre par convois le chemin des camps d'extermination du régime nazi. la comparaison est osée, tant ce déplacement de population organisé s'inscrit dans la grande tradition esclavagiste de la France.


La Réunion : déjà 2.150 “enfants de la Creuse” recensés

Saint-Denis de la Réunion, 11 octobre 2016, une commission d'experts consacrée à la migration forcée vers la métropole de mineurs réunionnais entre 1963 et 1982 a déjà comptabilisé 2.150 enfants déplacés d'office pendant cette période, selon les premiers résultats présenté mardi à la Réunion.
Composée de trois universitaires et d'un inspecteur général des affaires sociales, la commission, créée en février par l'État, "a deux ans pour étudier et rendre un rapport sur ce pan méconnu de l'histoire de La Réunion", a indiqué lors d'un point-presse en préfecture, le sociologue Philippe Vitale, président de cette instance.
"Depuis neuf mois que nous travaillons, nous avons trouvé une différence notable sur le nombre de Réunionnais transplantés dans l'Hexagone de 1963 à 1982. De 1.615 (chiffre habituellement évoqué, issu d'un rapport de 2002, ndlr), nous en sommes aujourd'hui à 2.150", a indiqué Philippe Vitale. 
L'objectif principal de la commission est d'établir un listing nominatif des enfants déplacés, souvent vers des territoires ruraux tels que la Creuse, désertés par ses habitants. 
Les experts souhaitent approfondir la connaissance historique sur cet épisode afin de le diffuser plus largement. Ils espèrent également établir un tableau précis des populations concernées et indiquer les décisions et actes expliquant le transfert de ces jeunes Réunionnais, effectué sous l'impulsion de Michel Debré, alors député de La Réunion.
Philippe Vital rappelle que certains enfants "sont partis à 4 ans et n'ont plus jamais remis les pieds sur l'île, ils n'ont plus de traces de leurs familles et ne connaissent pas leur histoire". Une meilleure prise en charge des dossiers de ces ex-mineurs déplacés est aussi prévue afin d'améliorer leur accès et leur hébergement à La Réunion. La commission compte auditionner "ceux et celles qui ont vécu ce triste épisode de l'humanité" car "expliquer n'est pas excuser", a nuancé Philippe Vital. 
L'expression "enfants de la Creuse" désigne les enfants et adolescents réunionnais retirés à leurs familles et envoyés d'office dans 26 départements métropolitains, dont la Creuse, le Tarn ou la Lozère.  Certains de ces enfants ont ensuite été adoptés sans que leurs parents aient renoncé à leurs droits parentaux. Beaucoup ont été utilisés comme main d'oeuvre bon marché par leurs familles d'accueil, d'autres ont subi des agressions sexuelles. 
En 2002, l'un d'eux, Jean-Jacques Martial, a attaqué l'État français pour "enlèvement et séquestration de mineur, rafle et déportation". D'autres plaintes ont suivi. Elles sont restées sans suite à ce jour. 
Le 18 février 2014, l'Assemblée Nationale a voté une résolution mémorielle qui reconnaît la "responsabilité morale" de l'État dans cette migration forcée. 

PLUS
• À lire le dossier de Valérie Magdelaine Andrianjafitrimo paru en février 2009 dans la revue Itinéraires 
• Le livre de Jean-Pierre Martial : Une enfance volée (édition Les Quatre-chemins)
• Le film de Guénola Gazeau et Pierre Lascar réalisé en 2016
• L'émission consacrée au sujet après la projection du film de Guénola Gazeau et Pierre Lascar présentée sur France O (sur Youtube)